Tout comme sa mère, la reine Silvia, la princesse héritière Victoria avait choisi de porter, le jour de son mariage, le voile ancestral de la maison Bernadotte ainsi que le célèbre diadème aux camées. La date elle-même ne devait rien au hasard : le 19 juin 1976, le roi Carl XVI Gustaf épousait une jeune roturière d’origine allemande, Silvia Sommerlath. Trente-quatre ans plus tard, le 19 juin 2010, leur fille Victoria disait "oui" à Daniel Westling, lui aussi issu du peuple. Une symétrie touchante, reflet des liens forts qui unissent la future reine de Suède à celle qui l’a précédée dans ce rôle.

Si la reine Silvia avait fait appel à l’élégance parisienne de Marc Bohan pour Christian Dior afin de réaliser la robe de ses rêves, sa fille Victoria, elle, a choisi de s’inscrire dans une démarche plus locale en confiant la création de sa robe de mariée au designer suédois Pär Engsheden. Un choix patriotique, mais dans un esprit similaire : sublimer le voile historique et le diadème aux camées grâce à une silhouette épurée, sur mesure, sans ornements superflus. Le créateur s’est d’ailleurs confié au magazine Svensk Damtidning sur la réalisation de cette pièce devenue, depuis, un joyau du patrimoine royal.

Un décolleté moderne pour Victoria
Tout a commencé un an avant le mariage princier. Aux côtés de la princesse héritière Victoria et de son amie et styliste Tina Törnquist, le créateur Pär Engsheden s’est attelé à la conception de la robe dans le plus grand secret. Il a cousu pas moins de 30 mètres de soie couleur ivoire et crée une traîne longue de cinq mètres que la princesse pouvait discrètement décrocher pour faciliter ses mouvements. Et subtilement caché : un petit nœud de couleur bleu dévoilé par le styliste. Sûrement pour respecter la tradition qui veut que la future épouse porte quatre éléments : un ancien, un neuf, un emprunté et un de couleur bleu. Concernant l’ancien et l’emprunté, elle pouvait compter sur le voile de la maison Bernadotte et le diadème aux camées, créé par le joaillier français Eugène Marie Nitot en 1809.

La mariée avait opté pour un décolleté laissant apparaître ses épaules. Un col bardot et un dos nu d’une grande audace pour une princesse héritière. Mais le rendu la sublimait parfaitement. La large ceinture conférait à la pièce un style Empire… "La princesse héritière était la plus belle mariée que je n’aie jamais vue", confiait Pär Engsheden, encore ému, des années plus tard. Présent à ses côtés jusqu’au jour J, le créateur se remémore avec une tendresse particulière un moment précis : "Quand Tina et moi avons accompagné la princesse jusqu’à la voiture avant la cérémonie, et que tout était en place… Il y avait une atmosphère presque irréelle." Et malgré toutes les pièces qu’il a imaginées, la robe de Victoria reste, selon lui, la "perle rare" de sa carrière…
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