Dans les archives de Point de Vue : novembre 2008, Charles et Camilla assistent à un dîner privé avec le couple Sarkozy

À l’occasion de la visite d’État très attendue d’Emmanuel et Brigitte Macron au Royaume-Uni, du 8 au 10 juillet prochain, le couple présidentiel sera reçu en grande pompe au château de Windsor. Une séquence diplomatique forte, placée sous le signe de l’amitié franco-britannique, et qui n’est pas sans rappeler d’autres instants privilégiés entre les Windsor et l’Élysée.

Point de Vue replonge dans ses archives et revient sur une rencontre marquante : le 10 novembre 2008, Nicolas et Carla Sarkozy accueillent le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles pour un dîner intime à l’Élysée. Charles et Camilla retrouvent avec plaisir le couple présidentiel qu’ils avaient rencontré quelques mois plus tôt à Windsor. Le lendemain, direction Verdun, pour assister ensemble aux commémorations du 11 novembre.

Par Point de Vue - 08 juillet 2025, 07h00

 Le Président de la République française Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni Sarkozy reçoivent le Prince de Galles et la Duchesse de Cornouailles pour un diner privé, le 10 novembre 2008.
Le Président de la République française Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni Sarkozy reçoivent le Prince de Galles et la Duchesse de Cornouailles pour un diner privé, le 10 novembre 2008. © Julien De Rosa/Starface

Un seul mot d’ordre, détente cordiale ! La cavalerie de la Garde, bien sûr, rend les honneurs sur le perron de l’Élysée. Au-delà du protocole, Nicolas et Carla Sarkozy vont au-devant d’un couple ami. Le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles arborent déjà le poppy (coquelicot) emblématique de l’Armistice, mais ni black tie, ni robe du soir. Sourires, baisemain, embrassade et l’inévitable photo sur le perron. Puis le quatuor s’éclipse pour un dîner privé auquel ont aussi été conviés Jean-Louis Borloo, le photographe Yann Arthus-Bertrand et leurs épouses. Des invités qui donnent le ton, écolo, même si aucun commentaire ne sera fait par l’Élysée. 

Retrouvailles amicales pour Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni Sarkozy, Charles le Prince de Galles son épouse Camilla Parker Bowles la Duchesse de Cornouailles, le 10 novembre 2008.
Retrouvailles amicales pour Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni Sarkozy, Charles le Prince de Galles son épouse Camilla Parker Bowles la Duchesse de Cornouailles, le 10 novembre 2008. © Archive Julien De Rosa/Starface

"Le prince et la princesse sont ici ce soir dans le cadre des célébrations du 90e anniversaire du 11 novembre, c’est tout". Dont acte. Arrivés à Paris plus tôt dans la journée, Charles et Camilla en ont profité pour aller voir une exposition au Louvre puis au musée d’Orsay avant de se promener sur l’île Saint-Louis. À quatre jours de ses 60 ans, le prince de Galles se sent presque en vacances. Rien ne saurait le contrarier. Pas même la polémique de Verdun, qui fait la une de la presse anglaise. Invité de longue date à la commémoration du 11 novembre, il pensait que les cérémonies auraient lieu, comme d’habitude, autour de l’Arc de Triomphe. 

Devant le fort de Douaumont, le président de la République jette un coup d’œil aux trois femmes dans le vent, dont les coiffures sont soumises à rude épreuve. À droite, la grande-duchesse de Luxembourg.
Devant le fort de Douaumont, le président de la République jette un coup d’œil aux trois femmes dans le vent, dont les coiffures sont soumises à rude épreuve. À droite, la grande-duchesse de Luxembourg. © Collection Point de Vue

Le choix, assez tardif, d’un hommage décentralisé a décontenancé outre-Manche. Verdun, la bataille aux 163.000 morts français et 143.000 allemands, n’a pas vu l’engagement d’un seul soldat britannique. De là à conclure que l’invitation à dîner à l’Élysée avait pour but de faire oublier ce petit impair diplomatique, il n’y a qu’un pas.

Quoi qu’il en soit, le 11 novembre à 11 h, Charles et Camilla sont face au fort de Douaumont avec le couple présidentiel. Parmi les invités de marque, le grand-duc et la grande-duchesse de Luxembourg, lady Quentyn Bryce, gouverneure générale d’Australie et Peter Müller, président du Bundesrat, le parlement allemand. D’Angela Merckel, point. Elle s’est désistée à la dernière minute. N’importe, à Douaumont, le discours présidentiel est rassembleur : "Alors que tous les témoins de cette tragédie ont disparu, alors qu’en France le dernier soldat survivant de cette guerre atroce n’est plus, alors que les haines se sont éteintes, alors que l’esprit de revanche a disparu, que nul parmi ceux qui se sont tant combattus ne songe plus à dominer l’autre, eh bien !, le temps est venu d’honorer tous les morts sans exception". 

Le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon et le prince Charles arrivent à la commémoration du 90e anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, au cimetière national de Douaumont, en France, le 11 novembre 2008.
Le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon et le prince Charles arrivent à la commémoration du 90e anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, au cimetière national de Douaumont, en France, le 11 novembre 2008. © Guibbaud Christophe/ABACA

Dans ce décor de néant, de pierres et de croix, et à l’instant où la flamme est ranimée pour les 130.000 soldats inconnus de l’Ossuaire, l’émotion est palpable. Sensibles à la pompe et aux circonstances, Charles et Camilla n’auront pas manqué d’apprécier. Et tant pis si l’armée anglaise n’était pas à Verdun.

La couverture du numéro du 19 novembre 2008 de Point de Vue.
La couverture du numéro du 19 novembre 2008 de Point de Vue. © Collection Point de Vue

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