“Bien plus qu’une peinture.” C’est ainsi que Felipe VI décrit Les Ménines de Velázquez, alors qu’il en propose une analyse détaillée dans une vidéo en direct sur Instagram, diffusée par le compte officiel du musée du Prado. Une grande première pour le souverain, qui n’était encore jamais apparu dans un live sur les réseaux sociaux. L’occasion était alors toute trouvée : le musée l’a invité à participer au millième épisode de sa série de directs lancée en 2019, une initiative visant à rendre les chefs-d’œuvre plus accessibles et à inciter un public élargi à franchir les portes du musée.
Un chef-d’œuvre décortiqué
Peint en 1656, le père de Leonor explique qu’il s’agit “d’une peinture complexe, avec des peintures dans la peinture, des miroirs et de nombreux personnages.” Considérée comme une des œuvres les plus connues du peintre espagnol, elle représente une grande pièce du palais où on y voit, au centre, la jeune infante Marguerite-Thérèse, entourée par d’autres personnages de la cour. La jeune princesse, véritable figure centrale de la composition, “brille littéralement lorsque Velázquez la baigne de lumière et en fait le protagoniste du tableau”, raconte le souverain espagnol.
Décrivant la toile dans ses moindres détails, le roi en vient même à décrypter le curieux détail de la Croix Rouge de l’Ordre de Saint-Jacques, apparaissant sur la poitrine de Velázquez, à gauche de la scène, élément qui aurait été en réalité rajoutée des années plus tard sur la toile.
Avec entrain, l’époux de la reine Letizia raconte “qu’il existe de nombreuses interprétations de cette œuvre, des messages que son auteur a voulu transmettre, et l'on a même parlé de syndrome de fatigue des Ménines, forme d'épuisement ou de blocage créatif chez certains critiques, artistes ou historiens qui ont passé des années à essayer de les déchiffrer.”
“Il est clair que Les Ménines est bien plus qu'un tableau, car Velázquez nous plonge dans la scène et nous invite à réfléchir, à déchiffrer ce qui se passe à ce moment précis. Il ne nous donne pas de réponses, il nous laisse avec beaucoup de questions, et cette liberté d'interprétation est l'une des grandeurs de son œuvre", conclut Felipe VI, qui termine son intervention en encourageant les spectateurs à continuer de visiter les musées.
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